Certains vont crier au scandale, d'autres vont être ravis. Pour ma part, j'assume parfaitement mon addiction à l'opéra rock de Dove Attia depuis qu'ils sont passés à Nice le week-end dernier. Une reprise de la vie romancée de Mozart (comme dans Amadeus), de ses débuts au service du prince de Salzbourg à son triomphe viennois et sa chute, en passant par ses idylles avec la soprano Aloysia Weber et sa soeur Constance et sa rivalité avec Antonio Salieri.
Comparé à la Cléopâtre de Kamel Ouali, évidemment bien moins de danseurs et de chorégraphies hyper stylées, mais l'énergie de Mikelangelo Loconte, pile électrique sur scène, compense largement.
Comedie musicale à grand spectacle oblige, on attend des tableaux impressionnants, et on est servis. Peut-être pas aussi impressionnants que ceux mis en place pour Cléo et ses sculptures géantes, mais une mise en scène qui se rapproche du théâtre avec des décors qui sortent du sol comme par magie, comme un rappel des machineries de l'époque des opéras de Mozart.
Les costumes mi-rock mi-baroque font preuve d'originalité et parfois virent au disco (la veste à paillettes de Mozart pendant la répétition des noces de Figaro). Pas de romaines en jupette mais une princesse d'Orange qui ressemble à un gros macaron digne des folies de Marie-Antoinette.
Côté musique, le bon point: une indépendance clairement marquée par rapport aux morceaux diffusés à la radio. Là où Cléo se contentait de nous jouer l'une après l'autre les pistes du CD avec trois phrases de mauvais jeu en interlude, il y a un vrai jeu de comédien (mention à Yamin Dib en comte Rosenberg "Mozart est là? Mozart n'est pas là ? Mozart est là ?" (ceux qui n'ont pas compris le jeu de mot avec un type de fromage italien...) et Delphine Grandsart en marâtre de Mozart politiquement incorrecte), une interaction comique avec le public et une variation des chansons qui fait moins "écoute du CD en boucle" (voir la vidéo ci-dessous où la dernière partie de "vivre à en crever" est interprétée par la soprano Jocelyne Sand).
Mauvais point: carton rouge à l'ingénieur du son. Musique trop forte qui surpassait les capacités des artistes dès qu'il y avait un poil trop d'instrum. Impossible d'entendre les paroles et c'est très dommage :(
Bon ça fait une semaine que j'ai craqué que j'écoute l'album en boucle, mes voisins doivent me haïr :D
